Sirène

La beauté fatale des sirènes enchante les récits mythologiques, les légendes et les contes pour enfants. Ces créatures de l’Océan, sublimes et tentatrices, sont, depuis des siècles de grandes inspiratrices artistiques.

Sirène

Des récits qui ont façonné la personnalité, mais aussi le physique de la sirène, car à l’origine, ce qui la caractérisait le plus ce n’était pas sa beauté. Tout son charme tenait en une voix cristalline qui chantait pour attirer les marins. La plupart des hommes voguant sur les mers se laissaient entraîner vers les profondeurs. Il y avait quelque chose d’inéluctable à cela, l’envoûtement était tel que personne n’y échappait. Seul Ulysse le valeureux héros de la Grèce Antique, de retour de la Guerre de Troie, rusa et invita son équipage à faire de même. Il leur résista en se bouchant les oreilles avec de la cire et en s’arrimant au mât de son bateau.

Chimères marines, les sirènes de la mythologie grecque sont dotées d’un buste de femme et d’un corps d’oiseau. Au nombre de 3, elles se nomment Partenope, Leucosia et Lygia, jouent de la flute, de la lyre et du pipeau. Elles sont les filles du fleuve Achéloos et de la poétique Muse Calliope.

L’histoire raconte qu’elles ont été métamorphosées en êtres maléfiques pour avoir aidé Hadès à enlever Perséphone et la conduire en enfer, au lieu de la protéger. Jalousée d’Aphrodite, la Déesse de l’amour et de la beauté, elles attendent les marins à l’entrée du détroit de Messine et les pourchassent de leurs assiduités.

Mortels et héros ne manquent pas de les croiser, dont la plupart se jettent à la mer pour les rejoindre, ou laissent se fracasser leurs embarcations sur les récifs. Orphée, lors de l’épopée du navire Argos, inversera la situation en jouant de la lyre à la proue de son bateau. Pétrifiées par la délicatesse de cette musique, elles laissèrent passer les argonautes.

Leur chant mélodieux est irrésistible, elles se nourrissent de chairs masculines. Elles ne sont pas que néfastes puisqu’un temple leur est dédié, honorant leur pouvoir de calmer les tempêtes. Craintes et admirées, leur présence finit par s’ancrer dans le folklore marin, tant et si bien qu’on les retrouve, plus tard, sous une apparence mi-femmes mi-poissons.

Sous cette physionomie, leur beauté est encore plus louée, tandis qu’elles continuent de séduire malgré leur queue de poisson. Dans la mythologie nordique, la sirène est assimilée à un monstre marin, peu tendre avec les humains. Ces peuples de pêcheurs tissent tout un folklore autour de cette femme qui les guide quelquefois et les perd souvent.

Esprit de la mer et croqueuse d’hommes, les sirènes enlèvent les marins pour en faire leurs amants, avant de les noyer ou de les dévorer. Elles revêtent quelquefois l’apparence des 9 filles d’Aegir, le Dieu des Océans, nommées les « vagues ». Formées d’écumes, elles tourbillonnent autour des drakkars jusqu’à les engloutir.

Fort heureusement, en 1837, Andersen publie « la petite ondine » et fait de la sirène, pour la première fois, une personne bienveillante. À compter de cette époque, le mythe devient universel. Désormais les sirènes ne font plus peur, mais elles ont gardé cette aura de magie, qui fait d’elles des créatures convoitées.

L’idée de leur existence traversa les siècles, laissant flotter un voile de volupté au-dessus des mers. Christophe Colomb lui-même assura en avoir aperçu, lors de ses grandes conquêtes.

La littérature enfantine et le cinéma se sont maintes fois emparés de son image pour la transformer en héroïne aquatique extraordinaire.

« Le chant harmonieux des Sirènes le captive. Elles résident dans une prairie, et tout alentour le rivage est rempli des ossements de corps qui se décomposent; sur les os la peau se dessèche. Passe sans t'arrêter » Homère.

Mythologie en vrac ...
Copyright Divinités © Toute reproduction même partielle est strictement interdite - Conditions d'utilisation
Histoire amour - Dictionnaire historique - Histoire de l'art