Vesta

Accompagnée de ce cortège, Vesta surveille donc que le feu sacré brûle en permanence, jour et nuit, protégeant ainsi la cité et le peuple. Elle est présente dans toutes les maisons, indispensable au bonheur et à la survie de tous. Vesta est la fille de Saturne et de Rhéa. Comme ses frères et sœurs, excepté Jupiter qui les en délivrera, elle a été ingurgitée par son père, qui craint d’être détrôné par l’un de ses enfants. Elle est assimilée à Hestia la Déesse grecque. Comme elle, elle ne souhaite pas avoir à subir l’empressement des hommes ni la furie jalouse des femmes. D’une grande beauté, elle renonce à se laisser séduire, et cultive sa virginité comme un trésor.

Le culte de Vesta fut largement répandu en Italie. Il se raconte que les jeunes vierges qui l’entretenaient étaient de très jeunes enfants, entre 7 et 10 ans. Faisant vœu d’ascétisme et de chasteté pour 30 ans, elle veillait au feu sacré brûlant sur l’autel dédié à Vesta.

Si le feu s’éteignait, la malheureuse responsable de le surveiller était battue à mort ou enterrée vivante. D’autres faillirent à leur devoir et se laissèrent séduire, puisque Rhéa Silva donna naissance à Rémus et Romulus, le fondateur de Rome.

La jeune mère fut épargnée grâce la Déesse en personne, qui intervint en sa faveur, arguant que Rhéa avait été violée pendant son sommeil par le Dieu Mars de la Guerre, auquel rien ni personne ne résistait tant sa force était invincible.

Tout ce qui entoure Vesta, laisse à penser qu’ayant souffert des conditions particulières de son enfance, et de soumission de sa mère à Saturne, elle choisit sciemment de se tenir éloignée des hommes, mortels et Dieux.

Pourtant elle est aussi représentée comme une mère dans toute sa splendeur, de par l’attention qu’elle porte à sauvegarder l’intimité et la chaleur des foyers. L’atmosphère qui l’entoure est très féminine et matriarcale.

Vesta est aussi la patronne des voyageurs, des faibles, des rejetés, veillant au bien-être de chacun. Elle participe à la construction des maisons, édifiées pour protéger les mortels et faits en sorte d’y intégrer la flamme vitale.

Un jour qu’elle s’était endormie aux abords d’une fête en compagnie de tous les dieux, l’affreux Priape au pénis gigantesque tente d’abuser d’elle. L’âne de Silène, le percepteur de Bacchus, se met à braire violemment, faisant fuir le malotru.

De ce jour, l’âne fut associé à la Déesse Vesta, et lors des cérémonies en son honneur, des ânes couronnés de fleurs étaient lâchés dans les rues de la cité. Le culte de Vesta et toutes les festivités s’y rapportant perdurèrent jusqu’en 394 après J.-C.